Édition du mardi 8 décembre 2015
Régionales : les enseignements des résultats par communes
Les résultats définitifs du premier tour des régionales ont été publiés par le ministère de l’Intérieur. Ils permettent, notamment, de se faire une idée précise de la répartition des votes sur tout le territoire, et de tracer la nouvelle carte politique du pays.
Une carte réalisée par l’agence Idé, à partir des données du ministère de l’Intérieur, est à ce titre particulièrement intéressante. Elle permet en effet de visualiser le résultat commune par commune.
On peut y lire notamment l’implantation spectaculaire du Front national au niveau local : 90 % des communes de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont majoritairement voté FN, tout comme les quatre cinquièmes de celles du grand Est et les trois quarts de celles du Centre. Dans l’extrême sud, la couleur est là aussi uniforme : presque 100 % des communes du littoral méditerranéen, de la frontière espagnole à la frontière italienne, ont donné la majorité au parti de Marine Le Pen.
Dans les autres régions, le vote est plus hétérogène, mais on voit un peu partout des zones entières où le vote FN est ultra-majoritaire. Par exemple, le sud de l’estuaire de la Gironde, l’est de la Normandie, l’ouest de la région Bourgogne-Franche-Comté, où là encore presque 100 % des communes ont voté majoritairement FN. En Ile-de-France, le vote FN se développe proportionnellement à l’éloignement du centre : ce sont les territoires périphériques de la région, les plus ruraux, qui ont le plus voté FN. On note aussi une large zone de vote FN majoritaire dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le long d’un couloir Montauban-Toulouse-Carcassonne.
La carte confirme également de façon très nette la quasi-disparition des communes à majorité communiste : il n’y en a plus aucune dans le grand Nord, et il n’en subsiste que quelques-unes en Normandie, dans le Centre, l’Allier. On note aussi une étonnante répartition du vote majoritaire écologiste, qui se concentre exclusivement dans le sud du pays (Pyrénées-Orientales, Gard, Hérault, Lozère, Ardèche, Isère).
La Bretagne montre une particularité : une zone très concentrée mais très nette, au centre de la région, a voté pour des listes dites « régionalistes » – qui sont en fait les listes « Bonnets rouges » dirigées par Christian Troadec, le maire de Carhaix.
Il est enfin intéressant de constater que, malgré l’ambiance très particulière qui a présidé à ce scrutin, l’ancrage des maires reste fort dans leurs communes. Les têtes de listes régionales, quel que soit le score qu’elles ont obtenu à l’échelle de la région, font la plupart du temps d’excellents scores dans la commune dont elles sont maires. C’est le cas pour plusieurs maires Les Républicains, comme le maire de Nice, Christian Estrosi ou celui de Saint-Quentin, Xavier Bertrand : largement battus à l’échelle régionale, ils réalisent respectivement 42 % et 43,1 % sur leur commune. Idem pour Philippe Vigier, deuxième avec 26,3 % dans la région Centre-Val-de-Loire, mais écrasant premier, avec 66,4 %, dans sa commune de Cloyes-sur-le-Loir. En Paca, le candidat du PS, Christophe Castaner, a connu le même sort : en tant que tête de liste régionale, il n’a recueilli que 16,6 % ; mais le maire de Forcalquier, dans sa commune, a réuni 43 % des suffrages.
Le phénomène est plus frappant encore pour des « petits » candidats qui ont réalisé de très faibles scores au niveau régional mais sont loin devant dans leur commune : Nicolas Dupont-Aignan, qui n’a recueilli que 6,6 % en Ile-de-France, dépasse la majorité absolue dans sa ville de Yerres (53,4 %). Même tendance pour certains élus communistes : le député-maire de Vierzon, Nicolas Sansu, n’a fait que 4,6 % dans la région, mais 31,2 % à Vierzon. Le maire PCF de Dieppe, Sébastien Jumel, 37,1 % dans sa ville contre 7 % au niveau de la Normandie. Dans l’est, à Algrange, le maire communiste a réuni 31,6 % des suffrages, contre 3,2 % en tant que tête de liste régionale.
Si, d’évidence, les Français ont voté, à l’échelle régionale, non pour des personnes mais pour des partis – et plus encore, contre des partis – la figure du maire reste apparemment suffisamment populaire pour résister à ce courant.
Une carte réalisée par l’agence Idé, à partir des données du ministère de l’Intérieur, est à ce titre particulièrement intéressante. Elle permet en effet de visualiser le résultat commune par commune.
On peut y lire notamment l’implantation spectaculaire du Front national au niveau local : 90 % des communes de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont majoritairement voté FN, tout comme les quatre cinquièmes de celles du grand Est et les trois quarts de celles du Centre. Dans l’extrême sud, la couleur est là aussi uniforme : presque 100 % des communes du littoral méditerranéen, de la frontière espagnole à la frontière italienne, ont donné la majorité au parti de Marine Le Pen.
Dans les autres régions, le vote est plus hétérogène, mais on voit un peu partout des zones entières où le vote FN est ultra-majoritaire. Par exemple, le sud de l’estuaire de la Gironde, l’est de la Normandie, l’ouest de la région Bourgogne-Franche-Comté, où là encore presque 100 % des communes ont voté majoritairement FN. En Ile-de-France, le vote FN se développe proportionnellement à l’éloignement du centre : ce sont les territoires périphériques de la région, les plus ruraux, qui ont le plus voté FN. On note aussi une large zone de vote FN majoritaire dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le long d’un couloir Montauban-Toulouse-Carcassonne.
La carte confirme également de façon très nette la quasi-disparition des communes à majorité communiste : il n’y en a plus aucune dans le grand Nord, et il n’en subsiste que quelques-unes en Normandie, dans le Centre, l’Allier. On note aussi une étonnante répartition du vote majoritaire écologiste, qui se concentre exclusivement dans le sud du pays (Pyrénées-Orientales, Gard, Hérault, Lozère, Ardèche, Isère).
La Bretagne montre une particularité : une zone très concentrée mais très nette, au centre de la région, a voté pour des listes dites « régionalistes » – qui sont en fait les listes « Bonnets rouges » dirigées par Christian Troadec, le maire de Carhaix.
Il est enfin intéressant de constater que, malgré l’ambiance très particulière qui a présidé à ce scrutin, l’ancrage des maires reste fort dans leurs communes. Les têtes de listes régionales, quel que soit le score qu’elles ont obtenu à l’échelle de la région, font la plupart du temps d’excellents scores dans la commune dont elles sont maires. C’est le cas pour plusieurs maires Les Républicains, comme le maire de Nice, Christian Estrosi ou celui de Saint-Quentin, Xavier Bertrand : largement battus à l’échelle régionale, ils réalisent respectivement 42 % et 43,1 % sur leur commune. Idem pour Philippe Vigier, deuxième avec 26,3 % dans la région Centre-Val-de-Loire, mais écrasant premier, avec 66,4 %, dans sa commune de Cloyes-sur-le-Loir. En Paca, le candidat du PS, Christophe Castaner, a connu le même sort : en tant que tête de liste régionale, il n’a recueilli que 16,6 % ; mais le maire de Forcalquier, dans sa commune, a réuni 43 % des suffrages.
Le phénomène est plus frappant encore pour des « petits » candidats qui ont réalisé de très faibles scores au niveau régional mais sont loin devant dans leur commune : Nicolas Dupont-Aignan, qui n’a recueilli que 6,6 % en Ile-de-France, dépasse la majorité absolue dans sa ville de Yerres (53,4 %). Même tendance pour certains élus communistes : le député-maire de Vierzon, Nicolas Sansu, n’a fait que 4,6 % dans la région, mais 31,2 % à Vierzon. Le maire PCF de Dieppe, Sébastien Jumel, 37,1 % dans sa ville contre 7 % au niveau de la Normandie. Dans l’est, à Algrange, le maire communiste a réuni 31,6 % des suffrages, contre 3,2 % en tant que tête de liste régionale.
Si, d’évidence, les Français ont voté, à l’échelle régionale, non pour des personnes mais pour des partis – et plus encore, contre des partis – la figure du maire reste apparemment suffisamment populaire pour résister à ce courant.
Franck Lemarc
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